02. Bataille de Malojaroslavets (24 octobre 1812)

Davout a quitté Moscou le 19 octobre avec son 1er corps. Il assure l’arrière-garde de la Grande Armée en direction du sud-ouest, sur la route de Kalouga. Juste devant lui progresse le 4ème corps du prince Eugène (15.000 hommes). La bataille de Malojaroslavets est le premier affrontement important sur le long chemin de la retraite.


Le 23 octobre, Eugène se trouve en vue de Malojaroslavets, sur la rivière Loucha. Il doit prendre le pont sur la Loucha et dépêche sur place la division Delzons. Il ignore que les hauteurs sont occupées par le corps du général Doctorov (20.000 hommes).

Le 24 au matin, les Russes attaquent. Le général Delzons, qui commande la 13ème division, est tué (son frère également). Les combats sont féroces et le pont est pris et repris par 7 fois. Eugène est sur le point de réussir lorsque des renforts russes menés par le général Rajewski provoquent un total déséquilibre des forces. « Accablés par le feu d’une armée entière, ils [ les alliés] se démoralisent et reculent ; des renforts arrivent sans cesse aux Russes ; nos files cèdent et se rompent. Les obus lancés de part et d’autre ont mis le feu à la ville, construite en bois, et cet incident achève d’empêcher les évolutions et des attaques des deux divisions [13ème et 14ème]. Pour la cinquième fois, elles sont forcées de reculer » raconte Cesare de Laugier, officier de la garde du prince Eugène.

La division italienne du général Pino parvient à reprendre le pont, permettant ainsi le passage de l’artillerie (Pino est tué à son tour dans cette action d’éclat). La ville est reprise.

Dans la soirée, Koutouzov veut tenter un suprême effort et reprendre la ville. Cependant la situation a changé.

En effet, deux divisions du 1er corps de Davout sont arrivées sur place dans l’après-midi. Gérard et Compans se campent de part et d’autre de Malojaroslavets. En outre, l’artillerie de Serruzier a également réussi à passer le pont et accable l’ennemi de mitraille et d’obus.

Koutouzov juge alors plus prudent de se retirer.

Selon Jacques Garnier (Dictionnaire Napoléon), les Français ont perdu 5.000 hommes et les Russes 6.000.

Le lendemain, Napoléon, lui aussi arrivé à Malojaroslavets, manque de se faire prendre par un parti de cosaques. Dans l’après-midi du 25, il réunit un conseil de guerre et décide de renoncer à rejoindre Kalouga et opte pour la route de Mojaïsk, la même qui avait été prise à l’aller ; une décision lourde de conséquences.