Fouché

Joseph FOUCHE "MEMOIRES" Jean de Bonnot Editeur, 1967

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Fouché, duc d’Otrante

Raconté par Joseph FOUCHE

"Le portefeuille de la Guerre fut donné à Davoust, encore plus attaché à sa fortune qu’à Napoléon " (p. 408)

" Il (Napoléon) apprit avec beaucoup de mécontentement que Bresson venait de partir subitement pour l’Angleterre, avec une mission apparente de Davoust, pour l’achat de quarante mille fusils proposés par un armateur. Il ne manqua pas de soupçonner une connivence de Davoust avec moi, et que Bresson n’était que notre instrument " (p. 418)

" En vain Davoust, dans le Conseil, avait répété à plusieurs reprises à Napoléon que sa présence à l’armée devenait indispensable ; trop peu sûr de la capitale pour la laisser longtemps derrière lui sans défense, il ne prit la résolution de partir que lorsque tout fut prêt à frapper un grand coup sur les frontières de la Belgique, dans l’espoir de débuter par un triomphe et de reconquérir la popularité par la victoire. " (p. 421-422)

" Attaqué par les Chambres, Napoléon n’ose prendre aucun parti ; il sonde Davoust pour opérer militairement la dissolution ; Davoust s’y refuse. " (p. 425)

" Et je dois le dire, toute la Commission, Carnot votèrent avec moi pour une résolution définitive à son égard. Il (Napoléon) était gardé à vue, et Davoust était déterminé à le faire arrêter à la moindre tentative de sa part pour nous débaucher l’armée. " (p. 432)

" Le Ministre de la Guerre, général en chef de l’armée, Davoust, m’écrivait qu’il avait vaincu ses préjugés et reconnaissait qu’il n’existait plus d’autre moyen de salut que de proclamer sur-le-champ Louis XVIII. Je mis ma réponse à cette lettre sous les yeux de la Commission. Elle pensa que je jugeais implicitement la question du rappel de Louis XVIII et que je laissais trop de latitude à Davoust. Je passai par dessus cette mince difficulté, la détermination de ce maréchal m’ayant paru devoir être d’un si grand poids que je lui avais fait promettre un sauf-conduit, de la part du roi par Monsieur de Vitrolles. " (p. 434)

Jean TULARD "JOSEPH FOUCHE" Fayard, 1998

" Quelques heures à peine après l’entretien qu’il avait eu avec le comte d’Artois, suivi d’un autre avec Dandré, Fouché était informé en pleine rue par des policiers qu’un mandat d’arrêt venait d’être lancé contre lui, ainsi que contre Davout, Maret et Savary. " (p. 319)