HIGONET Joseph (1771-1806)

Joseph est l?aîné des deux frères Higonet qui ont tous deux servi sous Davout. Colonel du 108ème de ligne (division Friant), il est tué à la bataille d?Auerstaedt.

Joseph Higonet naît le 11 décembre 1771 à Saint-Geniez d?Olt.

Entré au service comme capitaine au 2ème bataillon de volontaires de l?Aveyron le 4 juillet 1792, employé aux armées des Alpes de 1792 à 1793, il participe de septembre à décembre 1793 au siège de Toulon et y est blessé au feu à l?épaule gauche. Capitaine de la 56ème demi brigade de bataille en 1794, il fait la campagne d?Italie de 1794 à 1797 et se distingue à la bataille de Rivoli où sa compagnie s?empare de trois pièces de canons le 14 janvier 1797.

Le capitaine Higonet prend part à l?expédition d?Egypte de 1798 à 1801 se signale à la bataille des Pyramides le 21 juillet 1798 et à la prise d?Alrich où il reçoit un coup de feu au visage le 20 février 1799. Il est encore blessé à deux reprises au siège de Saint Jean d?Acre en 1799 puis d?un coup de pistolet à la tête à bataille d?Héliopolis en s?élançant en premier sur les batteries Turques. Le 21 mars 1800 il est blessé à nouveau d?un coup de feu à la main gauche à la bataille d?Alexandrie, il est promu adjudant commandant par le général en chef de l?armée d?Orient le 30 juin de la même année.

Major des grenadiers à pieds de la Gardes des Consuls le 21 janvier 1804, Higonet est nommé colonel du 108ème régiment en ligne le 19 octobre 1804. Il prend part en cette qualité à la campagne de 1805 en Autriche, se signale à la prise du pont de Marienzell le 5 novembre 1805 et à la bataille d?Austerlitz le 2 décembre 1805. Dans son rapport au maréchal Davout, le général Friant ne tarit pas d?éloges sur le colonel du 108ème : « Que ne doit-on pas dire de l?intrépide Higonnet, qui semble ne rechercher que l?occasion de se signaler et de se couvrir de gloire en se montrant tour à tour chef et soldat ? ». « A de pareils officiers, ajoute Friant, on ne doit pas d?apostille ; leur réputation les devance, les faits parlent pour eux ».

Il participe à la campagne de Prusse, et bien évidemment à la bataille d?Auerstaedt. A la tête de son 108ème régiment de ligne (division Friant, brigade Lochet), il pénètre dans le village de Poppel, en chasse les Prussiens, capture un drapeau, trois canons et fait un grand nombre de prisonniers. C?est là, ce 14 octobre 1806, qu?il est tué.

Le 17, dans un courrier au général Friant, le général Lochet demande à son supérieur de « ne pas oublier de faire mention du colonel Higonet et de ses deux chefs de bataillon qui se sont précipités, sous nos yeux, sur l?aile gauche de l?armée ennemie et la firent prisonnière de guerre, avec moins de 800 hommes contre 3000 dont cette aile gauche était composée ». Dans son rapport au maréchal Davout, le général Friant évoque effectivement ce tragique épisode de la bataille : « J?ordonnai ensuite au 108e d?enlever à la baïonnette le village de Poppel, afin de prendre à dos l?aile gauche de l?ennemi. Le régiment du Roi qui s?y trouvait fut tué ou pris. Un drapeau, trois pièces de canon et un grand nombre de prisonniers sont le résultat de cette attaque vive et bien dirigée. Le succès avait entièrement couronné l?entreprise du 108e, et il ne lui eût rien resté à désirer, si la mort en frappant le brave colonel Higonet ne lui eût fait éprouver une perte presque irréparable ».

Le nom du général Higonet est inscrit sur le pilier Est de l?Arc de Triomphe de Paris. Il est souligné, ce qui signifie qu?il est mort au combat. Seuls quatre colonels eurent cet honneur.

Pour en savoir plus :

La biographie de Joseph Higonet par Laurent Clavel