J’ai l’honneur de vous rendre compte que le 8 février, ma division est partie de Barstenstein pour se porter sur Beisleiden où, étant arrivée, de nouveaux ordres de votre part l’ont dirigée sur Serpallen et lui ont fait prendre position sur les hauteurs en arrière de ce village.
Peu de temps après, le 12e régiment d’infanterie et toute mon artillerie se sont portés au secours de la division Friant et ce mouvement a été promptement suivi par les 21e et 25e régiments. Le 1er bataillon du 85e régiment ayant marché à la division Morand en avant de Serpallen arrivé sur le plateau en arrière du village de Vilopen. Le 85e a été chargé d’attaquer le bois qui se trouve à la gauche et qui était alors défendu par plusieurs bataillons prussiens. Cette attaque, faite avec la plus grande vigueur par M. le colonel Duplaix a eu tout le succès possible ; l’ennemi a été complètement culbuté après une perte considérable et le bois nous est resté malgré tous les efforts qu’il a du tenter pour le reprendre. Pendant cette attaque, le 12e régiment se portait sur le village de Lampasch où se trouvait déjà le 51e régiment, mais au moment où ce régiment débouchait du bois, le 51e était chassé du village par des forces infiniment supérieures. M. le colonel Muller plaça alors son 1er bataillon sur la lisière et le 2ème vers le milieu du bois en seconde ligne, et reçut dans sa position la charge de trois bataillons prussiens ; l’ennemi, pendant cette attaque, faisait un mouvement considérable de cavalerie, d’infanterie et d’artillerie sur le flanc droit du corps d’armée, ce qui obligea le 12e régiment de se retirer sur le plateau en arrière du bois, où j’avais placé pour le soutenir un bataillon du 25e régiment, le 21e en entier.
L’ennemi faisait dans le même instant un mouvement offensif sur tout le front de ma division, mais un feu d’artillerie bien nourri l’arrêta tout court et il n’entreprit plus rien de la journée. M. le général Gauthier attaquait pendant le mouvement offensif de l’ennemi le village d’Autil avec un bataillon du 25e régiment ; cette attaque fut très vive, et malgré la résistance opiniâtre de l’ennemi, il fut emporté ; cette attaque termine la journée. D’après tous les rapports, l’ennemi a considérablement souffert. J’ai perdu, tant en tués qu’en blessés, environ 400 hommes. Le chef de bataillon Lavallée du 25e régiment est au nombre des morts et le capitaine Godave des voltigeurs du 12e dans celui des blessés. Cet officier s’est couvert de gloire pendant la campagne. MM. Les colonels Duplaix et Muller ont dirigé leurs opérations avec énergie et intelligence.