JOUFFROY Jean-Pierre de (1766-1846)

Jean-Pierre de Jouffroy a servi dans l’artillerie du maréchal Davout d’Austerlitz jusqu’à Hambourg, en passant par Auerstaedt, Wagram et la Moskowa. Entré dans la carrière comme simple canonnier, il a terminé général de brigade et baron de l’Empire.

Jean-Pierre de Jouffroy nait à Boulot (Haute-Saône), le 20 juillet 1766.

Il débute dans la carrière comme simple canonnier au régiment de La Fère, le 5 juin 1781. Il est nommé sergent le 20 avril 1786 puis sergent-major le 1er juin 1792.

Le 24 novembre de la même année, il obtient les épaulettes de lieutenant en second, d’adjudant-major le 25 novembre suivant, puis de capitaine en premier le 17 février 1794.

Jouffroy fait la campagne de 1792 à l’armée du Nord et assiste aux sièges de Namur, de Maestricht et à celui de Valenciennes, où il commande l’artillerie de la citadelle ; il y reçoit deux blessures et est fait prisonnier avec la garnison. Rendu à la liberté, il se trouve au siège de Lyon, à la direction des batteries d’attaque. Nommé capitaine de 1ère classe, il passe à l’armée des Pyrénées-Occidentales. Le 27 novembre 1793, il reçoit un coup de feu au siège de Fontarabie.

En 1796, on le retrouve aux armées des Côtes de Brest (puis des Côtes de l’Océan). Nommé sous-directeur du parc de l’expédition d’Irlande, il mouille pendant quinze jours dans la baie de Bantry.

Chef de bataillon le 17 juin 1797, Jouffroy est sous-directeur de l’artillerie à Belle-Ile-en-Mer, puis en Corse, à Landau, puis en Batavia. En 1803, il se trouvait en Hollande lorsqu’il reçut l’ordre de se rendre à Lille pour prendre la direction d’artillerie de cette place.

Promu colonel (29 octobre 1803) et directeur du parc d’artillerie du 3e corps, sous les ordres du maréchal Davout, il effectue toutes les campagnes de ce corps d’armée, en Allemagne, en Autriche, en Prusse et en Pologne. Il participe ainsi aux batailles d’Austerlitz, d’Auerstaedt, d’Eylau, de Wagram, ce qui lui vaut les titres de commandeur de la Légion d’Honneur (1807) et de baron de l’Empire (1809).

L’Empereur lui fait également délivrer le brevet de général de brigade le 23 juin 1811 avec le titre d’inspecteur-directeur général de l’artillerie.

Le général Jouffroy, pendant la campagne de Russie en 1812, appartient toujours au corps commandé par le prince d’Eckmulh, le 1er, en qualité de directeur général du parc d’artillerie.

Il participe aux batailles de la Moskowa, de Krasnoé, et à la Bérésina. Pendant une partie de la retraite, il est chargé du commandement du parc d’artillerie du 1er corps, et a le bonheur de le sauver d’une perte totale près de Krasnoé par une marche de dix lieues à travers champs.

En 1813, le général de Jouffroy organise et commande l’artillerie du 13e corps et de la 32e division militaire, toujours sous les ordres du maréchal Davout. Il crée à Hambourg tout le matériel d’artillerie nécessaire à la défense de cette place, et participe aux combats des 9 et 17 février 1814 dans les îles de Willemsberg.

Fait chevalier de Saint-Louis par le Roi le 19 juillet 1814, Jouffroy participe tout de même à la défense de Paris en juin 1815.

C’est peut-être pourquoi il est mis à la retraite le 1er janvier 1816 alors qu’il n’a que 49 ans. Rétabli dans le cadre de réserve le 1er avril 1831, il est remis à la retraite, pour raison d’âge, le 1er mai 1832.

Après cette date, le général baron de Jouffroy, rendu à la vie privée, a toujours habité Lille. On le vit pendant vingt-sept ans président du bureau de bienfaisance de la ville.

Il meurt à Lille le 30 septembre 1846.

Source : « Jean-Pierre de Jouffroy », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852