Pierre Berthezène est né le 24 mars 1775 à Vendargues (Hérault). Alors qu’on le prépare à la vie écclésiastique, il part comme simple soldat au 5ème bataillon de l’Hérault pour défendre le territoire menacé par les Espagnols. Au bout d’un an il est nommé sous-lieutenant quand son corps passe à la division Garnier de l’armée d’Italie.
Pour sa bravoure à San-Giuliano le 23 juin 1799, il est nommé capitaine sur le champ de bataille. A la suite des combats de Sette-Pani, de Ronchi-di-Moglia et de Pouzolle sur le Mincio, il passe chef de bataillon au 72ème au régiment de ligne (20 juillet 1800).
Il est compris en 1804 dans la grande promotion de la Légion d’honneur, au camp de Boulogne et il entre comme major au 65ème de ligne (10 juillet 1806) et obtient, un an plus tard, le grade de colonel du 10ème d’infanterie légère (10 février 1807). Il va s’illustrer particulièrement à la tête de ce régiment.
Après la bataille d’Heilsberg (sous Saint-Hilaire) le 10 juin 1807, Napoléon le fait officier de la Légion d’honneur et le crée baron de l’Empire avec une dotation en Westphalie (20 juillet 1808). Le baron Berthezène sert à Thann (Tengen) où son régiment se distingue particulièrement, puis à Eckmühl (une blessure) et à Wagram (deux blessures).
Promu général de brigade le 6 août 1811, il prend le commandement des grenadiers de la garde impériale où il est nommé adjudant-général (6 décembre 1811). Il participe bien évidemment à la campagne de Russie ; il sert avec la jeune Garde à la Moskowa et à la Bérézina.
Le 4 août 1813, il est nommé général de division à la suite de ses vaillantes dispositions lors des batailles de Lutzen et de Bautzen. Il prend le commandement de la 44ème division d’infanterie de ligne et soutient le siège de Dresde sous les ordres du maréchal Gouvion-Saint-Cyr mais il doit capituler par manque de vivres et de munitions (11 novembre 1813).
En juin 1814, après une période de captivité en Bohème, Berthezène rentre en France et est mis en disponibilité. Il est rappelé par le maréchal Soult au comité de la guerre et Louis XVIII le fait chevalier de la croix de Saint-Louis (23 juillet 1814).
Mais il s’attache de nouveau à la fortune de Napoléon après le débarquement à Golfe-Juan et combat vaillamment à l’armée du Nord comme commandant de la 11ème division d’infanterie sous Vandamme (Ligny, Wavre, Namur. Le 7 août 1815, il remplace Vandamme à la tête du 3ème corps de l’armée de la Loire.
Le retour des Bourbons l’oblige à se réfugier en Belgique pendant quelques mois jusqu’en avril 1816. Le maréchal Gouvion- Saint-Cyr le fait entrer en grâce. On le voit successivement membre du comité consultatif d’infanterie et inspecteur général. Il en profite aussi pour se marier en 1818.
Lors de l’expédition d’Afrique, il commande la 1ère division d’infanterie où il contribue beaucoup aux succès de nos armes. Nommé grand officier de la Légion d’honneur le 27 décembre 1830, il remplace le 21 février 1831 le général Clauzel dans le commandement de l’Algérie. Soulevées par l’intrigue et encouragées par l’affaiblissement de nos forces réduites à 9.300 hommes, les tribus de la plaine se révoltent ; l’armée expéditionnaire du général Berthezène entreprend l’expédition victorieuse de Médéah. Le général Berthezène eut une administration ferme, sage et de la plus grande économie. Il cède son poste au duc de Rovigo le 26 décembre 1831 et il est élevé à la dignité de pair de France le 11 octobre 1832.
Homme d’une grande probité, modeste et franc, le général Berthezène meurt, à 72 ans, dans sa commune de naissance de Vendargues le 9 octobre 1847. Il y est enterré. Son nom est inscrit au côté Sud de l’Arc de Triomphe.
Pour en savoir plus :
« Souvenirs militaires du général Berthezène » - Publiés en 1855 et réédités par Le Livre Chez Vous en 2005
« Le gouvernement du général Berthezène à Alger en 1831 » - Thèse complémentaire inédite de Charles-Robert Ageron qui restitue, à l’aide de documents d’archives, le gouvernement du général Berthezène à Alger en 1831 dans ses véritables perspectives historiques.