TOUSARD Antoine Etienne (1751-1813)

Cet officier du génie, d’origine noble, a effectué presque toutes les campagnes du premier Empire au sein du 3ème corps. Il est mort à Hambourg en 1813.

Né à Paris le 9 décembre 1751, Antoine Etienne est le fils de Germain, chevalier, et de Françoise Antoine Le Poitevin de la Croix.

En 1770, le jeune noble est élève lieutenant en second à l’Ecole du génie de Mézières. Il en sort au début 1772 avec le grade de lieutenant en premier. Affecté comme ingénieur à Valenciennes (1773), puis à Gex (1779) et à St-Quentin (1783), il est nommé capitaine en 1784. Après de nouveaux postes à Avesnes puis à Cambrai (1788), il est détaché à Malte en 1792 en qualité de directeur des fortifications où il est nommé chef de bataillon en 1795.

C’est sur cette île que Bonaparte, en route vers l’Egypte, le trouve en juin 1798. Il l’emmène avec lui. Tousard, d’abord sous-directeur des fortifications à Alexandrie, sert ensuite en Syrie (1799), à El-Arish, à Gaza (mai 1799), au siège du Caire (avril 1800) puis en Haute-Egypte. Il rentre en France à la fin de l’année 1801 avec le grade de Chef de brigade et est affecté en 1802 à l’Armée d’Angleterre (camps de Bruges, Ostende, Ambleteuse) en qualité de directeur provisoire des fortifications. Il y est fait officier de la Légion d’honneur le 14 juin 1804.

Le 30 août 1805, le chef de brigade Tousard est nommé commandant du génie au sein du 3ème corps de la Grande Armée sous Davout. A ce titre, Tousard fait les campagnes d’Autriche, de Prusse et de Pologne. Il se distingue notamment à Neubourg (7 octobre 1805), au passage de l’Inn et de la Traun, à Lambach, au pont de Steyer, sans oublier évidemment Auerstaedt (14 octobre 1806), Czarnowo (23 décembre 1806), Eylau (8 février 1807), Reilsberg (10 juin 1807) et Königsberg.

Promu général de brigade le 5 juillet 1807 puis fait baron de l’Empire le 16 septembre 1808, Tousard conserve le commandement du génie au sein du 3ème corps à l’Armée d’Allemagne (1809). Il est d’ailleurs gravement blessé le 3 juin 1809 en dirigeant les travaux de la tête de pont de Linz. Le 11 octobre 1809, le maréchal Davout intervient auprès de l’Empereur : « Sire, j’ai l’honneur de prier Votre Majesté de bien vouloir accorder une augmentation de dotation au général du génie Touzard. Ce général ayant commandé l’arme du génie, au 3e corps, depuis sa formation, je crois devoir faire cette demande à Votre Majesté, quoiqu’il soit dans ce moment détaché pour les travaux de Spitz ».

Tousard conserve ensuite les mêmes fonctions à l’inspection des fortifications au sein de la 32ème division militaire (1812), puis à Hambourg (1813). C’est dans cette ville qu’il meurt le 15 septembre 1813, à l’âge de 62 ans.

Ce franc-maçon avait écrit un « Recueil de monuments sur l’Egypte et la mer Rouge » et une « Considération sur l’état de l’Europe, sur les résultats qui peuvent naître du traité de Presbourg et sur la nécessité où était la France d’augmenter sa puissance pour se remettre en équilibre avec les grands Etats d’Europe ».

Pour en savoir plus :
- Anne BLANCHARD : Dictionnaire des ingénieurs militaires (1691-1791) ;
- Comte de LA CROIX-VAUBOIS : « Le général baron de Tousard », Carnet de la Sabretache, février 1910 ;
- « Les généraux du génie », Vauban - La Lettre du Génie, Hors-série n°1, 2006