13. La bataille illustrée

Nous vous proposons quelques pages extraites de "AUERSTAEDT 1806" publié par les éditions Socomer (1988). Les textes sont de Thierry LAMEYRE et les illustrations de Séverine PINEAUX


 
  Le 13 octobre, à la nuit tombante, des Hussards prussiens capturent un soldat du 25e de ligne en maraude. La scène représente le premier interrogatoire du prisonnier. Les mains liées dans le dos, il est retenu par un Hussard du régiment Blücher. L’officier du régiment de Hussards de Wurtemberg porte un shako, alors que les troupes du même régiment portaient encore des mirlitons.


  Le régiment Prince Henri au combat. Les fantassins dans l’émotion de la bataille avaient eu tendance à mal tirer. Les sergents de leurs cannes abaissaient les mousquets pointés trop haut. Les officiers en serre-file sur les flancs des compagnies donnaient alors l’ordre de tirer. La discipline de feu fut fort difficile à respecter car les pertes constantes subies du fait des tirailleurs français, qui restaient aux limites des bancs de brouillard, rendaient les soldats prussiens de plus en plus nerveux..


  Après avoir été sévèrement chassé des pentes sud à Hassenhausen, le 85e de ligne fut poursuivi dans le village par les cavaliers prussiens des régiments de Dragons Irwing. D’après Hoppfer, il y aurait eu aussi un détachement de cuirassiers vers Baillodz.


  Prise de la grande batterie d’Eckartsberg par les grenadiers et voltigeurs des 12e et 21e de ligne. A peine furent elles en possession des pièces que les troupes françaises les retournèrent contre leurs propriétaires précédents. Grenadiers et voltigeurs français portaient des uniformes semblables à l’exception des couvre-chefs : shakos, bicornes ou bonnet d’ourson, et des épaulettes rouges pour les grenadiers, jaunes ou vertes pour les voltigeurs.


  Attaque de la batterie Merkatz par un escadron du 2e Chasseurs à cheval et une compagnie du 108e de ligne. L’armée française de 1806 était en pleine réforme vestimentaire et l’on pouvait voir dans toutes les unités des couvre-chefs différents. Ainsi pour le 108e de ligne la coexistence des bicornes et des shakos modèle 1806 est plus que probable. Lors de la journée du 14, les compagnies de fusiliers combattirent souvent en tirailleurs, protégées par des pelotons des trois régiments de Chasseurs. La cavalerie française fut réduite à ce rôle de couverture par l’énorme supériorité numérique de ses adversaires.


  C’est en fin de matinée que les combats les plus violents auront lieu dans Hassenhausen. Les bataillons de Gudin et Friant tenaient encore l’extrémité Nord-Est du village. Les fantassins prussiens portaient des uniformes issus en droite ligne de ceux du XVIIIe siècle. Cet aspect archaïsant était accentué par les bicornes et par les mitres des grenadiers. Chaque régiment portait une couleur distinctive sur les collets, le plastron, le bas des manches et sur l’unique patte d’épaule à gauche sous laquelle passait la sangle de la giberne. Sur le bicorne, le pompon pouvait avoir de une à quatre couleurs mixées de haut en bas. Le harnachement composé de deux sacs et de la giberne à cartouches était rendu encore plus encombrant par les sabres courts qui équipaient tous les fantassins.


  Le fusilier Peré du 2e bataillon du 61e de ligne attaqua la batterie Graumann en entraînant son bataillon. Peré est équipé ici comme devait l’être la majorité des simples soldats de la ligne, bicorne de feutre, veste d’uniforme réglementaire à parements blancs passepoilé de rouge, pantalons de campagne de toile recouvrant des courtes guêtres sur les godillots. La couleur distinctive des artilleurs prussiens était le noir avec pompons rouges pour l’artillerie à pied. Il faut noter que, contrairement aux artilleurs français, les Prussiens n’avaient pas de mousquet.