GILLY Jacques Laurent (1769-1829)

Le général Gilly a servi pendant deux ans (1807-1809) au 3ème corps. Il a eu le temps de montrer sa valeur militaire, notamment à Wagram. Il est surtout connu pour la convention de La Palud signée pendant la 1ère Restauration avec le duc d’Angoulême.

Jacques Laurent Gilly est né à Fournès (Gard) le 12 août 1769. Il s’engage comme volontaire au 2ème bataillon de grenadiers du Gard le 1er août 1792.

Il se fait remarquer aux armées des Alpes et des Pyrénées-Orientales, à la bataille de Thun, à la défense du château de Puycerda (1795) et fait les campagnes de 1796 à 1798, à l’armée d’Italie. Gilly est nommé général de brigade le 30 juillet 1799. Après des passages aux armées du Danube, des Grisons, etc., il commande, le 12 mai 1801, une division au Portugal avant de revenir à l’Armée d’Italie le 11 septembre 1805.

D’abord affecté à Makarska en Dalmatie en juillet 1806, il rejoint, en mars 1807, le 3ème corps du maréchal Davout. Il y commande la 1ère brigade de la division Friant. Crée baron de l’Empire le 27 novembre 1808, le général Gilly prend ensuite pendant quelques mois le commandement de la 3ème brigade (25ème et 85ème de ligne) de la division Gudin avant de reprendre la tête de sa 1ère brigade (15ème léger) sous Friant. C’est avec cette unité qu’il sert à Thann (19 avril 1809), à Ratisbonne (23 avril) et à Wagram (6 juillet) où, à la tête du 33ème de ligne et du 15ème léger, il est blessé d’un coup de feu. Cette belle campagne lui vaut d’être promu général de division le 16 août 1809.

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Affecté alors au commandement de la 1ère division (sous Reille) à l’Armée d’Anvers, il occupe Middelbourg en septembre 1809 puis reçoit, le 11 mars 1810, le commandement général des îles de Zélande. Il est fait Grand-Officier de la Légion d’Honneur le 30 juin 1811, puis, pendant la première Restauration, Chevalier de Saint-Louis (8 juillet 1814).

Il est à la disposition du duc d’Angoulême pour commander la réserve de Nîmes. Après avoir levé à la hâte, dans le département du Gard, un corps de volontaires royalistes pour s’opposer au retour de Napoléon, le général Gilly prend position pour l’Empereur dès le le 4 avril 1815 et marche aussitôt contre le duc d"Angoulême. Ce dernier effectue alors précipitamment sa retraite sur Montélimar. C’est alors qu’a lieu la convention conclue à la Palud, le 8 avril 1815, entre le général Daultanne au nom du prince, et le colonel Saint-Laurent au nom de Gilly : elle porte en substance, que l’armée royale sera immédiatement dissoute et que le Duc aura la liberté de s’embarquer au port de Sète pour la destination de son choix. Napoléon Ier ayant approuvé la conduite du général dans cette circonstance difficile, le nomme comte de l’Empire le 29 avril 1815 et lui confie le commandement de la 9e division militaire, avec le titre de commissaire extraordinaire du gouvernement impérial. Le département du Gard le nomme en outre son représentant à la Chambre des députés.

Après la bataille de Waterloo, Gilly est proscrit par l’ordonnance du 24 juillet 1815. Traqué par la police royale, il s’enfuit aux Etats-Unis. Le premier conseil de guerre de la 1ère division militaire le condamne à mort par contumace le 25 juin 1816.

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Buste du général Gilly à Fournès (Photo : Rachel SILLANS)

Gilly revient en Europe en 1819 et, arrivé à Paris, va se constituer prisonnier à la prison de l’Abbaye le 2 février 1820. Compris dans l’amnistie du 11 février à la sollicitation du duc d’Angoulême, des lettres de grâce lui sont accordées et il est mis en disponibilité le 1er avril.

Admis à la retraite le 1er décembre 1824, le général comte Gilly est mort le 5 août 1829 dans sa propriété d’Aramon (Gard).

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.