Marc Antoine Bonnin de la Bonninière de Beaumont est né à Beaumont la Ronce (Indre-et-Loire), le 23 septembre 1763.
Issu d’une ancienne famille de la Touraine, il entre dans les pages de Louis XVI, le 31 décembre 1777. Il est premier page lorsque, le 2 juin 1784, on le nomme capitaine au 9e régiment de dragons. Pourvu d’une compagnie en mars 1788, il reçoit le brevet de lieutenant-colonel le 22 juillet 1792, et celui de colonel le 7 août suivant.
Il se trouve à Lyon, avec son régiment, à l’époque où la Terreur pèse de tout son poids sur cette ville, fait des représentations hardies, devient suspect, est arrêté et condamné à mort. On le conduit au supplice mais, lorsque ses dragons, réunis et en armes, déclarent qu’ils useront de violence pour l’arracher à la mort, les représentants du peuple leur rendent leur colonel. Beaumont conduit ensuite son régiment en Italie, où il sert sous Masséna, sous Schérer et sous Bonaparte.
Fait général de brigade le 25 mars 1795, il se trouve à la bataille du pont de Lodi, concourt à l’enlèvement de la redoute de Medolano, et poursuit vivement Wurmser pendant sa retraite sur le Mincio. Il reste en Italie en 1797 et 1798.
En avril 1799, à la bataille de Magnano, il est frappé d’une balle qui lui traversa l’épaule droite. En 1800, il se fait remarquer à Marengo, et en 1801, au combat de Valeggio, il a un cheval tué sous lui. Le 10 juillet 1801, il épouse Julie Davout, soeur du général Davout.
Beaumont est élevé au grade de général de division en 1802 et le premier Consul le nomme membre de la Légion d’honneur le 11 décembre 1803, puis commandeur le 14 juin 1804.
Il fait les campagnes de 1805, de 1806 à 1807, à la tête d’une division de dragons, et se distingue au passage du Rhin près de Kehl, aux combats de Wertingen, d’Ulm, de Ried, de Lambach, à la prise de Steger, aux batailles d’Austerlitz, d’Iéna, d’Eylau, à Zehdenich, à Prentzlow, sur la Bjura et à Cznarnowo.
L’Empereur reconnait ses services : il le nomme grand officier de la Légion d’honneur le 10 février 1806, premier chambellan de Madame-Mère, sénateur le 14 août 1807, et comte de l’Empire au mois de mars 1808 (Lettres patentes du 26 avril). Beaumont est encore à Wagram, en 1809, où il commande une division de cavalerie.
Alors que le général de Beaumont reste à Paris pendant la campagne de Russie, son frère et son neveu servent tous deux dans l’état-major de Davout. Le prince d’Eckmühl ne manque jamais de donner de leurs nouvelles à son beau-frère. Ainsi, de Moscou le 12 octobre 1812, le maréchal écrit à son épouse : « Excuse moi auprès de Beaumont et de Julie ; je dois au premier une réponse ; je la ferai ces jours-ci et ce sera avec plaisir que je lui ferai l’éloge de son frère et de son neveu, ils ont été l’un et l’autre dans cette campagne bien récompensés de Sa Majesté. Ils ont été faits chefs d’escadron et reçu la décoration ».
En 1814, Beaumont adhére aux actes du Sénat qui prononçent la déchéance de Napoléon Ier et le rappel des Bourbons. Louis XVIII, â son arrivée à Paris, le fait pair de France le 4 juin, et chevalier de Saint-Louis le 27 du même mois. Il ne sert pas pendant les Cent-Jours et reprend son siège au Luxembourg après la seconde rentrée du roi ; il commandait alors une division de l’armée de Paris. Il vote la mort du maréchal Ney.
Le général comte Bonnin de la Bonninière de Beaumont décède le 4 février 1830. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, dans la même tombe que le prince d’Eckmuhl dont il avait épousé la sœur et avec lequel il était lié depuis longtemps de la plus étroite amitié. Le couple avait eu trois enfants : une fille, Félicie, et deux fils, Louis Napoléon et Adalbert. Le premier (1808-1887) épousera Adélaïde Dupuytren, la fille du célèbre chirurgien, le second (1811-1869) sera consul général de France à Perth en Australie. Le titre de comte de Beaumont s’est éteint mais il existe une postérité à Louis Napoléon Bonnin de la Bonninière.
Le général comte de Beaumont était également Commandeur de l’Ordre de la Couronne de Fer, Grand-Croix de l’Ordre Militaire de Maximilien Joseph de Bavière, Grand-Croix de l’Ordre de la Fidélité de Bade 1808.
Son nom est inscrit sur le monument de la barrière de l’Étoile, côté est.
Source : « Marc Antoine de Beaumont », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852