Né le 6 juillet 1769 à Phalsbourg dans la Meurthe (comme le futur maréchal Mouton), Henri Rottembourg est fils de boulanger. Il s’engage à l’âge de 15 ans au Régiment du Quercy (16 septembre 1784). Il est nommé caporal-fourrier le 1er janvier 1791, sergent, adjudant-sous-officier, sous-lieutenant puis lieutenant le 15 octobre 1792. Il fait les campagnes de 1792 à l’an II aux armées du Centre, du Nord et des Ardennes, et devient, le 21 novembre 1794, capitaine-adjudant-major à la 172e demi-brigade, devenue 99e, puis 62e.
Il sert de l’an III à l’an IX dans les armées de Sambre-et-Meuse, de Mayence, d’Angleterre et d’Italie. Blessé d’une balle à la cuisse droite à l’affaire du 26 mars 1799 devant Vérone où il se trouvait à la tête des tirailleurs, il combat cependant pendant toute l’action. En frimaire an VIII, il se distingue lors de la retraite du général Suchet sur le Var et obtient, le 28 août 1800, le grade de chef de bataillon.
Le 25 décembre 1800, au passage du Mincio, il charge l’ennemi à la baïonnette, concoure au succès de cette journée et le 5 nivôse, il prend une part glorieuse à la reddition de Borghetto. C’est lui qui porte au commandant autrichien les articles de la capitulation. Major du 56ème régiment d’infanterie de ligne le 22 décembre 1803 et membre de la Légion d’Honneur le 25 mars 1804, il passe, avec le grade de chef de bataillon, dans les chasseurs à pied de la Garde impériale le 1er mai 1806.
Il se distingue à la bataille d’Iéna (14 octobre 1806), ce qui lui vaut la Croix d’officier de la Légion d’Honneur le 7 juillet, et le grade de colonel avec lequel il prend le commandement du 108ème régiment d’infanterie de ligne au sein du 3ème Corps de Davout (division Friant), en remplacement du colonel Higonet tué à Auerstaedt.
Avec son régiment, Rottembourg participe à la bataille d’Eylau (8 février 1807). Le 10 mai 1807, il fait arrêter tous les hommes de plus de 16 ans du village de Peterswalde, suite à l’assassinat d’une vingtaine de soldats français. A la tête de son 108e de ligne, il participe encore aux batailles d’Eckmühl (22 avril 1809) et à de Wagram (6 juillet 1809). Il est blessé à cette dernière bataille mais est créé baron de l’Empire le 20 août 1809. Rottembourg ne rentre en France qu’en 1811 et est nommé général de brigade le 21 juillet. Le pittoresque capitaine Elzéar Blaze, qui servait au 108e de ligne, rejoint son état-major.
Attaché à la Garde impériale en qualité d’adjudant-général, Rottembourg est chargé,en octobre 1812, de conduire à la Grande Armée deux bataillons de marche de la jeune Garde. Il est à nouvau renvoyé en France pour y organiser une partie de l’infanterie de la Garde impériale, mission dont il s’acquitte avec habileté. En 1813, il sert en Saxe et est nommé chevalier de la Couronne de Fer et commandeur de la Légion d’Honneur.
Major du 1er régiment de chasseurs à pied le 14 septembre de la même année et général de division le 20 novembre suivant, il commande, pendant la campagne de France de 1814, la 5ème division de la jeune Garde. Il sert à La Rothière (1er février 1814), à Bar-sur-Aube (26 février), à Arcis-sur-Aube (21 mars).
Au premier retour des Bourbons, le 27 juin 1814, Louis XVIII le nomme chevalier de Saint-Louis, inspecteur général d’infanterie et grand officier de là Légion d’Honneur le 14 février 1815. Au retour de Napoléon, il est appelé, le 30 avril suivant, au commandement de la 6e division du 2e corps d’observation, puis il passe, le 18 mai, à celui d’une division de l’Armée du Rhin qui combat les Autrichiens à Seltz (25 juin 1815), Bischeim, Honheim sous les ordres de Rapp.
La capitulation ayant été signée, Rottembourg est mis à la retraite le 9 septembre.
Relevé de cette position le 29 mars 1816 , Rottembourg est employé le 25 octobre 1817 dans l’inspection générale de l’infanterie, il est compris le 30 octobre 1818 dans le cadre de l’état-major général de l’armée.
Nommé le 7 novembre 1821 président du comité d’infanterie, il prend, le 12 février 1823, le commandement de la division des Pyrénées-Orientales et reçoit, le 23 mai 1825, la Croix de commandeur de Saint-Louis.
Le roi Charles X le place, le 9 août 1820, à la tête de la 16e division militaire (Lille). Il y reçoit la décoration de la Grand’Croix de la Légion d’Honneur (29 octobre 1828). D’abord mis en disponibilité le 5 août 1830, il est compris, le 10 février 1831, sur le cadre d’activité de l’état-major général de l’armée. Chargé le 5 juillet 1832 de l’inspection générale de l’infanterie dans les 11e et 20e divisions militaires, il est appelé le 1er décembre suivant au commandement de la 18e division (Dijon) et de nouveau admis à la retraite le 1er juillet 1834, après 50 ans de service !
Le général baron Rottemboug s’éteint le 8 février 1857 sans sa propriété de Montgeron à l’âge fort respectable de 88 ans. Il fut l’un des rares généraux juifs de l’Empire. Son nom est inscrit sur le côté nord de l’Arc de triomphe de l’Étoile.