03. Combat de Lambach (3 novembre 1805)


Après la reddition d’Ulm, le 20 octobre 1805, la Grande Armée se dirige vers Braunau et franchit l’Iser (26 octobre) puis l’Inn (28 octobre).
Koutousov se retranche à Lambach, derrière la Traun. Le premier contact de la campagne entre Français et Russes se déroule dans cette localité le 31 octobre. C’est l’avant-garde du 3ème corps de Davout qui essuie les premiers coups de feu de l’arrière-garde ennemie commandée par le général autrichien Schustek. Après avoir résisté pendant près de cinq heures à toutes les attaques du général Bisson, à la tête d’une brigade de sa 1ère division du 3ème corps, la ligne d’infanterie russe est rompue par une charge impétueuse des dragons et des chasseurs ; Schustek a quelque peine à se retirer de l’autre côté de la Traun dont il coupe le pont derrière lui. Le 1er novembre, le général Bisson est gravement blessé en franchissant la Traun et est remplacé par Caffarelli.

Voici le récit de ce 1er novembre par le 16ème bulletin de la Grande Armée : « La division de dragons du général Beaumont, & la 1e division du corps d’armée du maréchal Davout, commandée par le général Bisson, ont pris position à Lambach. Le pont sur la Traun était coupé ; le maréchal Davout y a fait substituer un pont de bateaux. L’ennemi a voulu défendre la rive gauche. Le colonel Valterre, du 30e régiment, s’est jeté un des premiers dans un bateau & a passé la rivière. Le général Bisson faisant ses dispositions de passage a reçu une balle dans le bras [1]. Une autre division du corps du maréchal Davoust est en avant de Lambach sur le chemin de Steyer. Le reste de son corps d’armée est sur les hauteurs de Lambach ».

Les Français bousculent néanmoins leurs adversaires, font près de 500 prisonniers dont une centaine de Russes et s’emparent de plusieurs canons : « Au combat de Lambach, il s’est trouvé deux pièces de canon russes parmi celles qui ont été prises. Un général russe & un colonel de hussards autrichiens ont été tués [2] » rapporte le 17ème bulletin de la Grande Armée (3 novembre).
Ce fait d’armes est aussi cité à l’Ordre du jour de l’état-major général le 14 novembre 1805 : « Sa Majesté témoigne sa satisfaction au 17e régiment de ligne & au 30e qui, au combat de Lambach, ont tenu tête à l’arrière-garde russe, l’ont entamée & lui ont fait 400 prisonniers ».

L’avant-garde de Davout arrive à Steyer le 4 novembre.


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Momument commémoratif à Lambach (site histoire-empire.org)

[1] En fait, cette blessure au bras fut assez grave et Bisson ne put reprendre du service actif qu’en1807 : « La blessure que le général Bisson, commandant la 1re division du corps d’armée du maréchal Davout, a reçue au bras est assez sérieuse pour l’empêcher de servir tout le reste de la campagne ; il n’y a cependant aucun danger. L’Empereur a donné au général Caffarelli le commandement de sa division » (17ème bulletin de la Grande Armée.

[2] Il s’agit du colonel autrichien de Graff et du colonel russe Golofkin