1811


Monsieur Gautherot

Hambourg le 15 Mai 1811

En jettant (sic) les yeux, mon cher Gautherot, sur l’état de situation des recettes et dépenses du 1er trimestre de 1811, je vois qu’on porte pour foin, paille et avoine pendant ce trimestre une somme de 1894 florins. Le florin étant à 2 Livres, 5 Sous, cela fait une somme de 4.265 ( ?) Livres. Je suppose la ration à 23 Sous : certes elle ne doit pas valoir d’avantage (sic) dans le pays où vous êtes. Si on achète à propos le fourrage, si on y met de l’intelligence, et si on achète comme pour soi. D’après ce calcul à 23 Sous la ration, cela supposerait que j’ai eu pendant ce trimestre qui fait 90 jours, 41 chevaux à Nauheim*. Certes il s’en faut de beaucoup que j’ai eu cette quantité. Je vous prie, mon cher Gautherot, d’examiner cela avec le plus grand soin, et vous verrez qu’il doit y avoir bien des abus. J’ai remarqué aussi dans ce trimestre que la dépense avait été de 34.217 florins, sur quoi il n’était entré dans ma caisse, où il n’avait été payé sur mon mandat, qu’une somme de 10.577 florins : ainsi, il y a eu une dépense pour l’administration de la saline de 23.640 florins, c’est à dire, de plus du double de ce qui m’est rentré ; cela est énorme, et je vous prie, mon cher Gautherot, d’entrer dans tous ces détails avec le plus grand soin. Pendant ce trimestre, on annonce que la fabrication de sel n’avait pas encore commencée (sic), et cependant je vois que le salaire des ouvriers se monte à une somme de 7.101 florins, non compris les appointements des employés qui s’élèvent à 3.825 florins. Comment se fait-il donc que dans une saison où on ne travaille pas, on paye tant d’argent aux ouvriers ? A quel ouvrage ont-ils donc été employés, et à quelle somme se montera donc cette dépense dans la saison actuelle, ou la fabrication est en activité. Prenez des renseignements pour pouvoir me répondre à ces questions, et pour que tout cela me soit démontré mathématiquement. Je demande aussi un état des employés et des sommes qu’ils ont de traitement par mois, et le degré d’utilité dont ils sont dans la Saline. Dans ce même trimestre, je vois un achat de bois de 10.113 florins en argent, non compris le bois qu’on a acheté avec du sel : ceci demande encore une explication. Il est renommé dans tout le pays que ce n’est pas dans les mois de Janvier et février qu’on fait des acquisitions de bois, à moins qu’il n’y ait nécessité, et certes ce n’est pas ici le cas, puisqu’il est constant que j’ai un approvisionnement de bois de 2 ans. Il faut donner connaissance de cette dépêche au Comité, et demander des états bien précis. Comment se fait-il qu’on fasse des acquisitions de bois aussi importantes, sans demander des ordres, et en démontrer la nécessité ? J’ai vu avec beaucoup de mécontentement que malgré tous les ordres que j’ai donnés, ce Sr Otto se trouve encore dans ma maison ; j’espère que cette lettre ne l’y trouvera plus. S’il en était autrement, il faut que dans 24 heures il n’y soit plus. Dites lui que s’il compte sur moi pour une place, il faut qu’il soit rendu à Hambourg avant la fin du mois ; passé ce terme, il peut s’adresser à un autre.

Le Maréchal Duc d’Auerstadt Prince d’Eckmühl

* : Gouverneur Général des villes hanséatiques depuis le 1er décembre 1810, Davout a pris possession de la saline de Nauheim qui lui avait été attribuée par décret de l’Empereur le 15 août 1809 lorsqu’il fut fait prince d’Eckmühl.


Monsieur Gautherot à Nauheim

Hambourg le 20 juin 1811

Les dernières lettres que je vous ai adressées, mon cher Gautherot, sont du 27 Mai. J’ai reçu depuis les vôtres des 27 Mai, 3 et 13 Juin. Je commencerai cette lettre par remplir la commission de ma femme envers vous : elle a été extrêmement satisfaite de tout ce qu’elle a vu, et elle est très reconnaissante des services que vous nous avez rendus. Elle devait s’attendre à voir de grandes améliorations, mais ce qu’elle a vu a surpassé les espérances que ma lettre lui avaient (sic) fait concevoir. Maintenant je vais répondre à vos différentes lettres. Dans celle du 27 mai, vous me démontrez que les achats de bois ont été en proportion de la consommation, et l’inconvénient qu’il y aurait à refuser les paysans qui en apportent puisqu’ils iraient le porter ailleurs. Il n’y a rien à objecter à ce dernier raisonnement ; on peut, ce me semble, en raison de la concurrence, baisser un peu le prix du bois. La raison que vous donnez, mon cher Gautherot, sur les fourrages que consomment les chevaux, ne sont pas aussi concluantes. Je ne doute pas que lorsque vous serez entré dans les détails vous ne trouviez qu’il y a beaucoup d’abus à réformer. Je conçois que lorsque les chevaux sont employés au moulin ou manège, ou lorsqu’ils le sont à des travaux forcés, il faut leur donner un supplément, et que c’est une fausse économie que de réduire leur nourriture ; mais cela ne détruit pas le calcul nominatif que je vous ai communiqué. Le second trimestre va finir. Faites la récapitulation de toutes les sommes qui ont été payées pendant l’année, et divisez cette somme par six, pour avoir la dépense par mois, ensuite la dépense du mois pour avoir la dépense par jour, et vous verrez ce que coûtent les chevaux par jour. Vous connaissez la consommation des chevaux, et le prix du pays, ainsi vous jugerez si la dépense est outrée. En calculant de cette manière le dernier trimestre, j’ai trouvé que j’aurais dépensé 46 à 50 Sous par jour pour avoir du fourrage pour 20 chevaux : or je ne crois pas en avoir d’avantage à Nauheim. Faites moi connaître au juste la quantité que j’ai. Au prix où est le fourrage dans le pays, et quelque soit la ration que l’on donne, on doit nourrir les chevaux pour 20 à 25 sous par jour, en faisant les approvisionnements en temps utile, et en y mettant l’intelligence nécessaire. J’ai trouvé l’état des employés et des journaliers considérable : je sais qu’il faut en employer la quantité nécessaire, mais il ne faut pas de superflu et de fainéant. Le temps, d’ailleurs, vous apprendra la suppression que vous pourrez faire sans nuire à la saline. Il faut que les réductions portent sur les mauvais travailleurs. Priez M. Ridèle de s’attacher à connaître les mauvais ouvriers. Autant j’aurai soin des bons et de ceux qui rempliront leur devoir, autant je serai sévère envers les autres. On m’a cité le nommé Gerlach pour être un assez mauvais sujet : il faut le recommander de ma part à M. Meinhard, et lui dire que s’il en est mécontent il sera renvoyé. J’ai vu, dans une de vos lettres du 3 juin, que M. Dournay a rectifié son erreur. Je lui devais au 29 Mai 37.073 francs. Vous m’annoncez avoir payé le 11 ------------- 8629 F. Et peu de jours après vous deviez payer encore ---------------------------------------3777 F. en remettant des billets venant (.... ?....). Ainsi, lorsque cette dernière somme aura été payée, je ne devrai plus que 13.869 francs, que je vous prie de faire acquitter le plus tôt possible. Mandez moi ce dont je pourrai disposer d’ici à la fin de Juillet ; j’aurais bien besoin d’une somme de cent mille francs. J’ai vu, par les état de semaine 22 et 23, que la fabrication de sel continue à être considérable. Les deux chaudières que vous avez fait établir vont encore l’augmenter. Vous avez parfaitement rempli mes intentions en faisant connaître au Comité qu’à l’avenir les chevaux de la saline ne pourraient être employés que pour les transports, et qu’aucun employé ne pourrait s’en servir que pour des affaires ayant pour but les intérêts de la saline. Dans la délibération du Comité qui accorderait les chevaux à un employé, on devra faire mention du genre de service, et la délibération qui accordera les chevaux devra être prise à l’unanimité : s’il y avait une voix contraire, les chevaux ne seraient pas accordés. Vous pouvez communiquer au Comité, en réponse à la lettre, l’extrait de celle-ci. C’est par erreur de copiste que dans l’expédition de l’acte on a mis que moyennant les 200 florins à Wervitz fils, il pourrait recevoir les batz ( ?) de Maître ; vous avez fort bien fait de mettre ne pourra recevoir*, attendu que ces batz de maître ont été réformés, les abus auxquels cela donnait lieu ayant été reconnus. J’accorde au vieux maitre charron, Henry Weintz, une pension de cent florins au lieu de 90 que j’avais portée sur l’acte, et cela d’après les observations du Comité. J’observe à cet égard que l’on s’abuse si on croit que les arrêtés faits par le Sr Otto, ou sur sa demande, seront regardés comme obligatoires par moi. Vous ferez connaître au Comité que c’est ma décision définitive. Je vous prie de m’envoyer copie de cet arrêté du 24 février 1810. Cy-joint l’acte par lequel j’accorde les cent florins, et qui contient la nomination de Weintz. Je trouve la délibération du Comité, qui autorise le maître des forêts Gerlach à se charger de la comptabilité de la mine de Steinfurth, susceptible de beaucoup d’abus : les soins qu’il y donnera seront toujours au détriment de la saline, et à moins que l’on reconnaisse l’impossibilité de cet abus, faites révoquer cette délibération. Voyez de ma part M. Gentil pour le presser de terminer ma mise en possession. Parlez lui aussi de cette location du droit de chasse sur l’Altemberg près de Rodem, qui est une propriété de la saline. Du moment où c’est une propriété de la saline, il est évident il est évident (sic) que le droit de chasser m’appartient. Si on le donne à des étrangers, on expose la propriété à être détériorée. Le rigoriste M. Defermont ne serait même pas capable de me faire une querelle de cette nature. M. Gentil sait bien que le terme de rigoriste dans ma bouche est bien modéré pour M. Defermont ; il sait que celui-ci m’a fait payer les approvisionnements extraordinaires, et qu’on n’en a encore agi de cette manière qu’envers moi. Cette conduite a été tenue contre la propre opinion de M. Gentil. Je ne doute pas que d’après vos observations, M. Gentil ne donne de suite les ordres nécessaires pour que cette location n’ait point lieu. Tant que vous resterez à la saline, je communiquerai toujours avec le Comité par votre intermédiaire, parce que cela abrêge (sic) ma besogne, et que j’en ai déjà assez. Je ne m’occupe de mes affaires qu’en dernier lieu. Le parti que vous avez pris pour rappeler les marchands qui s’éloignaient, vu le manque de sel et son défaut de qualité, de faire rendre dernièrement du sel de nouvelle fabrication, est peut-être une bonne opération ; mais bien entendu que le sel nouvellement cuit ait au moins 6 semaines ou 2 mois de repos dans leur magasin : car l’expérience prouve que le sel fraîchement emmagasiné est toujours très humide, malgré qu’il ait passé par le séchoir. Ce sel éprouve un grand déchet par l’écoulement ou l’évaporation de la dernière eau qui lui est adhérente, et l’acheteur qui emporterait un sac de sel nouvellement cuit, avant que ce sel soit desséché d’une manière convenable, se trouverait bientôt avoir beaucoup moins que le poids qu’on lui aurait donné. Il aurait le droit de se plaindre avec justice, et la saline se discréditerait par ce moyen. Il est à désirer que d’après ces observations qui m’ont été faites par des gens de l’art, le sel ait au moins deux mois. Il paraît que les fouilles faites au Johannesberg n’ont pas eu tout le résultat qu’on en espérait. Votre ordre de les faire cesser est très sage. Elles ont été ordonnées pour service sur un projet de l’inspecteur des graduations ; mais le zèle de ce dernier pour le bien de la saline, est un sûr garant que ce projet lui avait été dicté par de bons motifs et dont je lui tiens compte, malgré le non succès. Faites connaître à M. Meinhard que je suis extrêmement content de son zèle, que j’apprécie ses services et toutes ses qualités, et que voulant lui en donner la preuve, comme aussi de ma bienveillance, je lui attache son fils comme aide adjoint avec un traitement de 400 florins par an. Son fils aura droit de séance au Comité, il y aura seulement voix consultative, et non délibérative. Il pourra se familiariser avec tous les objets de la saline, et par la suite, être aussi utile à cet établissement que son père. Vous remettrez la lettre jointe à M. Meinhard, en donnant connaissance de son contenu au Comité. Mandez moi, mon cher Gautherot, ce que c’est que ce monument que M. Otto a fait ériger à Mrs Villermaury ( ?) et Gentil, et tout ce que ces bêtises ont coûté. Je suis bien fâché d’avoir connu si tard cet homme qui est un fort mauvais sujet. Je sais que toute sa famille est restée dans le voisinage. Veillez à ce que les caquetages de ces femmes n’aillent pas mettre le désordre dans la saline, et insinuez que je verrai de mauvaise part les relations que les membres de la saline pourraient avoir avec elles. Recevez, mon cher Gautherot, l’assurance de mes sentiments.

Le Maréchal duc d’Auerstadt Prince d’Eckmühl

* : souligné dans le texte


Hambourg, le 21 Juillet 1811

Répondu et envoyé les 600 Frs le 3 Aoùt Je dois à Madame Dupotet à Ravieres, ou après sa mort à son mari, une pension de six cent francs par an. Je crois me rappeler que Madame Dupotet est morte ; cette pension se paye d’avance tous les ans au 1er Août. Je désire que vous fassiez passer à mon frère le Colonel Alexandre, par la caisse de service au trésor public, une rescription ( ?) de 600 Francs. Vous prierez mon frère de vous envoyer un reçu de Mr Dupotet.

Le Maréchal Duc D’AUERSTAEDT

Mettez de suite à la poste les deux lettres ci-jointes pour mon frère et pour Monsieur Labergerie Voici l’adresse du Colonel Alexandre DAVOUT* à Ravière par Ancy le Franc département de l’Yonne Envoyez à ma femme des quittances pour le mois de juillet, il faut que ces quittances soient toutes prêtes, les sommes placées, et qu’il n’y ait qu’à signer. ( à M. Laforest)

* : Alexandre Davout (1773-1820) est le frère cadet du maréchal. Général et baron d’Empire


à Monsieur NOËL Notaire à Paris

Savigny, le 28 Aoùt

Monsieur, Ma femme a reçu votre lettre et elle ainsi que moi voyons avec plaisir que vos affaires vous laissent la disponibilité de venir à Savigny, nous vous y attendons mercredi prochain ou tout autre jour de votre convenance que vous aurez de libre. Recevez, Monsieur, l’assurance (...) de ma parfaite considération.

Le Maréchal, Prince d’Eckmuhl


Répondre J’envoie à Laforest de la part de ma femme, une signature qu’il a demandée pour toucher ce qui lui est du. Ma femme ignorant que vous aviez payé le Sieur Sarcitiwe ( ?) m’a fait passer une lettre de change de 2000 Frs à son ordre et il faut vous arranger avec lui pour qu’il vous rende cette somme ou qu’il (...) de Mr Constantin qui vous remettrait un reçu pour solde de tout compte jusqu’à ce jour (......).


(à) Son Excellence le Duc de Feltre, Ministre de la guerre

Hambourg, le 9 novembre 1811

(RENVOYÉ A LA POLICE MILITAIRE LE 22 NOVEMBRE 1811)

Monseigneur J’ai l’honneur de rendre compte à votre excellence que le 26 octobre dernier, je fus informé que plusieurs officiers du 128ème Régiment avaient formé le projet de passer en Angleterre. Je fis aussitôt prendre des informations qui confirmèrent ce rapport et je fis arrêter les trois sous-lieutenants Lebel, Lassence et Fellour qui étaient accusés. Je chargeai en même temps le général Baillet-Latour* de se transporter sur les lieux afin d’y prendre pour lui-même tous les renseignements sur un complot aussi extraordinaire qu’odieux. Le rapport du général ne laisse aucun doute sur le délit des trois officiers qui soient tous les trois du service d’Autriche. J’ai en conséquence donné ordre de les faire conduire pour la gendarmerie à Wesel et j’ai invité M. le général Lemoine à les faire garder étroitement et mettre au secret, jusqu’à la décision de Votre Excellence. J’ai l’honneur de lui adresser : 1° Un rapport du Commissaire Gal de Polices 2° Le procès-verbal d’arrestation des Sieurs Lebel et Lassence 3° Le rapport du général Baillet-Latour Je prie Votre Excellence de vouloir bien prendre les ordres de Sa Majesté. Je me propose ces jours-ci de passer la revue des trois régiments dans lesquels il paraît qu’il y a de très mauvais esprits dont il sera nécessaire d’épargner ce Corps. J’ai prescrit de (...) pour les connaître d’après ma revue, j’adresserai un rapport à Votre Excellence. Les Colonels des 128ème et 129ème n’ont pas assez de fermeté et d’activité pour un commandement pareil. J’adresse à Votre Excellence une demande séparée concernant le Sieur Chassé, sous-lieutenant au 128ème, et dont le général Baillet parle dans son rapport du 3 Novembre. J’ai l’honneur d’être avec respect, Monseigneur, votre très humble et obéissant serviteur.

Le maréchal Duc d’Auerstadt, Prince d’Eckmühl

* : Le Général Baillet de Latour (1753-1836) avait été chargé, le 12 avril 1811, d’organiser les 127ème, 128ème et 129ème régiments de ligne à Hambourg.


Corps d’observation de l’Elbe à M. le Duc de Feltre

Hambourg le 24 novembre 1811

Monseigneur J’ai l’honneur d’accuser Votre Excellence la réception des trois décrets joints à votre lettre du 19 de ce mois. Le 18 de ce mois, j’avais nommé une commission qui devait s’assembler à Osnabruck lorsque le 128ème Régiment y serait arrivé. M. le Général Teste* devait présider cette commission militaire. J’avais écris en même temps au Général Lemoine** de faire conduire à Osnabruck les trois officiers du 128ème qui avaient projetté (sic) de passer en Angleterre afin d’y être jugés par cette commission. Je dois donc présumer que ces officiers sont déjà partis de Wesel, et dans ce cas-là, je pense que ce sera remplir les intentions de Sa Majesté que de laisser subsister les ordres que j’ai donnés et qui sont entièrement conformes aux dispositions du décret. Je crois même utile pour l’exemple, que ce jugement ait lieu à Osnabruck et en présence du 128ème Régiment. Je vais cependant écrire au Général Lemoine pour qu’il se conforme au décret, dans le cas où ces officiers ne seraient pas partis. Quant au second décret qui concerne les sieurs Kilitski et Chafré sous-lieutenants au 128ème Régiment, je donne ordre au Général Teste d’en faire exécuter les dispositions aussitôt que le 128ème arrivera à Osnabruck et je le charge de faire conduire ces officiers à Wesel pour y attendre les ordres de Votre Excellence. Le troisième décret concerne les officiers qui ont été admis au service de Sa Majesté après avoir porté les armes contre la France depuis 1792. Je vais donner des ordres pour faire prendre des renseignements sur tous les officiers du Corps d’observation de l’Elbe qui pourraient se trouver dans l’un des cas du décret, et j’aurai l’honneur d’en transmettre les états à Votre Excellence. De Votre Excellence Le très humble et très obéissant serviteur

Le Maréchal Duc d’Auerstadt Prince d’Eckmuhl

J’ai autorisé le Général Teste à nommer quelques officiers supérieurs en remplacement de quelques officiers subalternes en se concertant avec le Gal Jouffroy*** qui est à Minden.

* : Le Général Teste commande la 2ème brigade de la 5ème division (Compans) ; ** : le Général Lemoine commande la place de Wesel ; *** : le Général Jouffroy est Inspecteur Général de l’artillerie.


Corps d’observation de l’Elbe à S.E. Mgr Le Duc de Feltre

Hambourg le 30 novembre 1811

Monseigneur, J’ai l’honneur d’accuser à Votre Excellence, la réception de sa lettre du 23 de ce mois, à laquelle était jointe la copie du décret de l’Empereur qui prononce la destitution des Sieurs Kilitzki et Dechassé, tous deux sous-lieutenants au 128ème Régiment d’Infanterie de ligne et qui ordonne en même tems (sic) qu’ils seront arrêtés et mis en surveillance dans une commune de l’intérieur de l’Empire. Je donne des ordres pour l’exécution du décret de Sa Majesté et faire arrêter et conduire provisoirement ces deux officiers à Maastricht, pour y attendre, suivant les dispositions de la lettre de Votre Excellence, que S.E. le Ministre de la police générale ait indiqué la commune de l’intérieur où ils doivent être mis en surveillance. J’ai l’honneur d’être avec Respect, Monseigneur, de Votre Excellence, Le très humble et très obéissant serviteur

Le Maréchal Duc d’Auerstadt Prince d’Eckmuhl