Quelques citations davoutiennes

Quelques citations traduisent parfois mieux qu’un long discours le caractère d’un homme.

« Quand nait un d’Avot, une épée sort du fourro » (proverbe bourguignon)

A Paris (4 novembre 1801)

« J’épouse Mlle Leclerc, soeur du général Leclerc, beau-frère du premier consul. Cette très jolie et très belle personne est affligée de 18 ans et d’un caractère qui répond à son physique. Je trouve tout réuni dans cet établissement et en outre l’inappréciable avantage de m’allier avec la famille de l’homme à qui je porte un dévouement et un attachement sans borne ». (Lettre au préfet de l’Yonne)

A Auerstaedt (14 octobre 1806)

« Le grand Frédéric a dit que c’était les gros bataillons qui remportaient les victoires ; il a menti. Ce sont les plus entêtés, et vous le serez comme votre maréchal ».

A Berlin (26 octobre 1806)

« Sire, le troisième corps sera pour vous, dans toutes les circonstances, ce que fut pour César la dixième légion ».

A Eylau (8 février 1807)

« Les braves mourront ici ; les lâches iront mourir en Sibérie ».

A Leipzig (9 mars 1813)

« J’ai essuyé pendant toute la route une forte tempête ; l’idée que cette tempête jetterait à la côte beaucoup de bâtiments anglais me la faisait regarder avec plaisir ».

A Gifhorn (18 avril 1813)

« Je ne suis pas le maître de mes sentiments ; mes devoirs me commandent du mépris pour les hommes dans des places éminentes, qui n’écoutent que leurs petites passions et leur égoïsme et font un réel tort à l’Empire. Le prince de Neufchâtel (Berthier) et le roi de Naples (Murat) sont les auteurs du mauvais succès de la campagne. Fasse le ciel qu’il n’y ait de leur part que de l’ineptie ». (Lettre à sa femme).

A Bremen (4 mai 1813)

« Dans tous les temps on fronde les gouvernements, et il faut que cette manie soit bien invétérée en France pour s’étendre au gouvernement de l’Empereur. Cela prouve que les hommes sont nés ingrats : que serait la France sans lui ? Nous serions partagés et en proie aux guerres civiles et aux révoltes. Il nous a sauvés malgré nous, a détruit tous les projets de conquête de l’étranger, a porté la guerre chez ceux qui voulaient nous envahir, et a étouffé le monstre de la révolution française sans répandre une goutte de sang. Quel souverain a été en butte à plus de complots, d’assassinats, de trahisons ? Quel souverain a été plus clément et a plus pardonné ? Mais, mon Aimée, ce n’est que la plèbe de Paris qui crie : la belle nation française admire et est dévouée à l’Empereur ; elle vient d’en donner de grandes preuves ; elle s’est montrée digne d’un tel souverain ». (Lettre à sa femme).

A Haarbourg (29 mai 1813)

« J’ai ressenti dans ma vie très fortement deux pertes : celles du général Desaix et de ton frère : celle du duc de Frioul (Duroc) m’a autant frappé. C’est une perte irréparable pour l’Empereur ». (Lettre à sa femme).

A Ratzbourg (12 septembre 1813)

« Si j’ai signalé ce misérable Bernadotte, c’est par la conviction où je suis qu’il est un des artisans de la guerre actuelle. Je me rends la justice que je n’ai jamais consulté mes affections particulières lorsqu’il a été question de mon souverain. Je n’ai jamais eu contre cet homme le moindre fiel ; je l’ai méprisé, lorsque j’ai eu connaissance, et des preuves, de son excessive vanité et qu’il n’avait que l’apparence des bonnes qualités. Tous les coups de canon qu’il fait tirer contre l’Empereur et les Français sont autant de titres qu’il acquiert au mépris de la postérité : cet homme doit tout à l’Empereur et au sang des Français : l’Empereur a exercé envers lui les plus grands actes de clémence ; cela ajoute à l’infâmie de sa conduite ; j’espère que la justice divine se montrera sévère à son égard ». (Lettre à sa femme).

A Ratzbourg (17 septembre 1813)

« On assure que ce misérable Moreau a été tué dans les affaires de Dresde. Il ne méritait pas cette mort. La postérité en fera justice ainsi que de tous ces misérables ambitieux qui sacrifient à leur passion patrie et religion ».

A Hambourg (1814)

« Vos biens ? ...Votre propriété ? ... Mais tout appartient à l’Empereur, même la peau qui recouvre votre chair ! »

A Paris (26 juin 1815)

« Je vous transmets copie d’un arrêté de la commission de Gouvernement qui vous charge d’accompagner l’Empereur Napoléon. Votre caractère connu est une garantie que vous aurez et que vous ferez rendre à ce prince les égards et le respect que l’on doit au malheur, et à un homme qui a gouverné pendant plusieurs années notre nation. L’honneur de la France est intéressé à sa sûreté ». (Lettre au général Beker)

Lettre au ministre de la guerre (27 juillet 1815)

« Plusieurs des généraux proscrits connaissent maintenant le sort qui les attend, et vont prendre le parti de s’y soustraire. Puissé-je attirer sur moi seul tout l’effet de cette proscription ! C’est une faveur que je réclame dans l’intérêt du Roi et de la patrie ».